RÉSUMÉ
Le réchauffement climatique constitue une menace majeure pour la santé des populations et les systèmes de santé. En même temps, les activités du système de santé ont des effets non négligeables sur l'environnement et contribuent à l'empreinte écologique. Ce phénomène restant largement sous-estimé dans les politiques publiques, il apparaît urgent d'identifier les modes d'action susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre du système de santé, et de développer des stratégies visant à garantir sa soutenabilité environnementale.
Notre étude s'appuie sur les résultats de deux revues de littérature internationale : la première identifie les principales sources de pollution et les principaux domaines du système de santé qui contribuent à l'empreinte écologique, et la seconde présente un échantillon représentatif des mesures mises en œuvre dans les pays industrialisés, et leur impact estimé, pour réduire l'empreinte écologique. À partir des résultats de ces deux revues, nous proposons un cadre d'action holistique pour la France, où les activités de santé contribuent à près de 8 % des émissions nationales de carbone.
S'il existe de nombreuses interventions « vertes » - telles que la réduction et le recyclage des déchets, le retraitement, le passage à des anesthésiques moins polluants et à des sources d'énergie propre… -, celles-ci resteront insuffisantes tant qu'elles ne seront pas accompagnées de stratégies de soutenabilité pour transformer l'offre et la consommation de soins. Ces stratégies se fondent sur un certain nombre de mesures organisationnelles visant à redéfinir l'offre, tout en réduisant le besoin et la demande de soins. Notre cadre d'action identifie divers types de mesures à mettre en œuvre simultanément afin de réduire les sources directes et indirectes de pollution dans le secteur de la santé.
Voir aussi le rapport n° 586 « The Environmental Sustainability of Health Care Systems. A literature review on the environmental footprint of health care system and interventions aiming to reduce it: towards a framework for action for France »