RÉSUMÉ
Les Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) offrent à la fois un accompagnement pour réaliser les actes de la vie quotidienne, des soins médicaux et un hébergement. L'accompagnement et les soins sont financés par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et les départements, tandis que le coût de l'hébergement est payé par les résidents. Le prix de l'hébergement en Ehpad varie entre les établissements de 1 400 euros à plus de 6 000 euros par mois, avec des tarifs plus onéreux dans les établissements appartenant au secteur privé lucratif que dans les établissements publics ou privés non lucratifs. Le secteur économique des Ehpad se caractérise en outre par des contextes concurrentiels très différents sur le territoire. D'une part, certains départements sont nettement mieux dotés que d'autres en places d'hébergement et, d'autre part, le secteur privé lucratif représente dans certains départements la moitié ou plus des places disponibles, alors qu'il peut être très minoritaire ailleurs.
Cette étude, grâce à un appariement original de données de différentes sources (Système national des données de santé (SNDS), Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et CNSA), met en relation les prix de l'hébergement avec différentes dimensions de la qualité (caractéristiques des locaux, accompagnement des résidents, soins…) et le contexte concurrentiel local. Les deux principaux déterminants des prix sont la localisation de l'Ehpad et le statut juridique privé lucratif. En revanche, des tarifs d'hébergement plus élevés ne sont généralement pas associés à une meilleure qualité. En outre, les tarifs des établissements privés lucratifs sont d'autant plus élevés que la part du secteur non lucratif est plus faible ; ce pouvoir de marché plus important du secteur lucratif s'accompagne aussi d'une fréquence plus élevée des hospitalisations des résidents dans ces établissements (réadmissions à 30 jours, hospitalisations potentiellement évitables, hospitalisations non programmées), ce qui interroge la qualité des soins fournis.